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30 août 2024

Le feuilleton hebdomadaire de l’été  2024 /ARCANIA/ par Jacques Lavergne...

HISTOIRE D’EAUX   I

Au cours de cet été, je vais vous parler d’une chose qui peut vous paraître banale et à laquelle nous ne prêtons plus vraiment attention, au moins sous nos latitudes. Elle est à notre disposition, il suffit d’un coup de poignet, de tourner un robinet et elle est là, à volonté. En apparence du moins. Souvenons-nous (pour les anciens !) d’un certain René Dumont (1904-2001) premier candidat « écologiste » à l’élection présidentielle, c’était en 1974. II jouait alors un rôle-pivot entre une écologie de pensée et une écologie politique.

Revoyons son clip de campagne dans lequel, devant la caméra, il buvait un verre d’eau pure en nous disant que ce geste des plus communs serait bientôt un luxe. (cf. You Tube) Et bien nous y sommes quasiment. Tous les fleuves et rivières du monde sont aujourd’hui menacés par le tarissement et/ou la pollution. Ce bien commun qu’est l’eau, qui appartient aux générations futures, se raréfie voire même est accaparé par quelques uns à leur usage exclusif, bien sûr pour leur plus grand profit.

Ce qui va nous amener à nous poser la question de savoir qui est à l’origine de la surconsommation d’eau. Et comme nous le verrons tout au long de ce feuilleton à nous poser d’autres questions : n’y aurait-il pas un lien à faire avec le contenu de nos assiettes ? Fait-on chacun d’entre nous au quotidien tout ce qui est en notre pouvoir pour l’économiser ? Certains ne la pourrissent-ils pas consciencieusement au moyens d’engrais, de pesticides, de produits chimiques divers, de ces polluants dits éternels ? En assure-t-on toujours un partage et une répartition égalitaire ? N’est-elle pas pour certains pays aux gouvernants peu scrupuleux (euphémisme !) un moyen de pression sinon de chantage, voire même une arme ? etc…

Sur des questions aussi existentielles que celle-là, engageant l’avenir de l’homo sapiens, il est souhaitable de prendre du recul, de la hauteur, de se documenter, d’appréhender risques et enjeux. Ce feuilleton n’a d’autres buts que de contribuer à cette réflexion. Il est la poursuite par l’écrit des émissions ARCANIA que je produits et anime sur la radio web ESPRIT OCCITANIE. Emissions que vous pouvez réécouter en  allant les chercher sur le site de la station. Nous mettrons d’ailleurs sur celui-ci des références d’ouvrages ou d’émissions permettant de poursuivre la réflexion et ayant nourri cette chronique. Mais revenons à notre sujet.

L’eau est une ressource essentielle, nécessaire à toutes formes de vie. Elle est dans notre essence même, il n’y a pas de vie sans eau. Elle nous compose à plus de 50 %, nous vivons de l’eau. Mais cette ressource est limitée sur Terre : notre planète – dite bleue en raison de la présence de celle-ci très visible de l’espace – comporte 97 % d’eau salée, environ 1 % d’eau douce, et 2 % stockée dans les glaciers et les pôles. 99 % de cette eau douce est souterraine. « Elle a des propriétés uniques lui permettant d’accomplir un cycle complet à travers les continents, les océans, les glaciers, les continents, l’atmosphère, régulant le climat depuis des milliards d’années. » Charlène Descollonges (ingénieure hydrologue)

La quantité d’eau sur Terre est toujours la même, elle ne disparaît pas, ne se crée pas, elle se transforme. Son état peut-être solide, liquide ou gazeux. Depuis le début du 20ème siècle, sa consommation a été multipliée par 6 ! Du fait de l’explosion démographique et du développement des activités économiques, la demande va encore progresser. Il va donc falloir faire des choix car il n’y en aura pas pour tout le monde. Nous allons devoir nous poser la question de savoir quel usage de l’eau doit être prioritaire. Deux facteurs compliquent la réflexion : cette ressource est géographiquement très inégalement répartie ; le changement climatique bouleverse considérablement la donne.

Globalement dans le monde, l’utilisation de l’eau se répartit ainsi : 10 % pour les usages domestiques ; 20 % pour l’industrie ; 70 % pour l’agriculture. On considère que le stress hydrique est élevé et problématique si les prélèvements sont supérieurs de 40 % à la ressource en eau renouvelable. Or, plus du quart des surfaces agricoles mondiales sont situées dans ces zones critiques. Il est donc facile d’en déduire que l’agriculture est la première responsable de la crise de l’eau. Encore faut-il savoir s’il s’agit d’une agriculture vivrière au sens large ou bien d’une agriculture industrielle et intensive, aux méthodes et finalités bien différentes. Nous examinerons cette question dans un des chapitres prochains.

Mais puisqu’il faut commencer toujours pas balayer devant sa porte, sachez ceci : nous consommons tous les jours, nous Français, 146 litres d’eau dans notre maison. On en boit 1,5 ; on en utilise 19 pour laver le linge ; 10,5 pour arroser jardins et plantes ; 26 pour la vaisselle et la cuisine ; 58,5 pour se laver ; 30,5 dans les toilettes. (Source : OFB, SISPEA, 2020 / l’eau ; Fake or not ; Tana éditions) Et tout cela avec de l’eau potable : nous avons tous pas mal d’efforts à faire !!!

HISTOIRE D’EAUX   SUITE ET FIN

HISTOIRE D'EAUX SUITE.pdf (191 KB)

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